Nantes, le 11 juin 2007. Cet après-midi, au stade de la Beaujoire, Luc Dayan - fraîchement nommé président du FC Nantes Atlantique - a rencontré les médias pour se présenter et faire part de la mission qui l'attend, à savoir la vente du Club avant la fin de la saison 2007-2008 .
Pour mener à bien cette mission, il s'entourera de Xavier Gravelaine pour le conseiller et diriger le domaine sportif et de Benoît Rousseau pour gérer la partie administrative.
Monsieur Dayan, que venez-vous faire au FC Nantes Atlantique ?
Luc Dayan : Je prends la présidence du FC Nantes, comme cela a été annoncé samedi. Je passe de la position de quelqu'un qui faisait un tour de table pour la reprise du Club à la présidence avec l'objectif de trouver les meilleures solutions sportives et capitalistiques.
Que comptez-vous faire sur le plan sportif ?
Luc Dayan : Je viens avec Xavier Gravelaine qui va prendre en charge le sportif pour me conseiller et Benoît Rousseau pour la partie administrative. Nous mettrons en place une structure de management pour faire ce qu'on veut faire et trouver les meilleures solutions.
"Je viens avec
Xavier Gravelaine pour
me conseiller sur
le plan sportif "
Quelle sera exactement votre mission ?
Luc Dayan : C'est une mission complexe qui mène en parallèle la restructuration du Club et la sortie de l'actionnaire qui, il faut le dire, a fait face à ses obligations. J'ai eu accès aux comptes, et c'est difficile de mettre autant d'argent dans le Club. Il faut trouver les solutions capitalistiques et la bonne organisation du Club.
Que comptez-vous faire sur le plan sportif ?
Luc Dayan : Je ne suis pas footballeur, je ne suis pas entraîneur. Pour rebâtir, il faut comprendre, écouter les gens et dégager des lignes de force pour prendre les bonnes décisions.
Quel sera votre statut au sein du Club ?
Luc Dayan : Lundi, je serai juridiquement nommé président et je pourrai alors engager le Club. En parallèle, j'ai une mission pour diriger le Club et trouver des actionnaires.
Et si cet actionnaire ne veut pas de vous à la tête du FCNA ?
Luc Dayan : S'il ne veut pas de moi, il suffit qu'il me vire. Vendredi, on m'a proposé cette mission. Ce qui me passionne, c'est de restructurer les clubs de football. Je n'ai pas vocation à présider. Je sais comment faire pour remettre un club d'aplomb.
"Dans ma conception,
le management doit avoir
les mains libres"
Monsieur Dassault vous a-t-il donné une limite dans le temps ?
Luc Dayan : Un an serait bien. J'ai écrit ce que je pense être bien. Techniquement, nous sommes à six ou sept mois d'une renégociation des droits TV. Je préconise que la gestion des clubs ne repose plus sur la vente des joueurs.
Dans ma conception, le management doit avoir les mains libres et l'actionnaire n'est pas là seulement pour couvrir les pertes. Il faut une transparence la plus complète entre personnes qui n'ont pas la même culture.
Le groupe Dassault est responsable. On lui a demandé de couvrir des pertes et de donner des garanties pour l'exercice suivant. Comme l'avait fait Canal + avec le PSG. C'est une position responsable.
Avez-vous un calendrier ?
Luc Dayan : Si l'intérêt est celui du FC Nantes, il faut que toutes les parties soient satisfaites. En décembre - janvier, il y aura un renégociation des droits TV qui peut permettre l'arrivée de nouveaux types d'investisseurs. Le club a subi beaucoup de chocs et il faut reconstruire quelque chose de compact au niveau du management. Il est difficile de faire un business plan quand on a des incertitudes sur les recettes.
Votre première approche pour le FC Nantes concernait un dossier de reprise. Avez-vous des actionnaires prêts ?
Luc Dayan : Oui, mais je ne donnerai pas de noms. Ils sont tous français, pas forcément locaux. Mais le sujet n'est pas la vente.
Vous avez de l'expérience dans le redressement de clubs de football, mais Lille et l'Entente Sannois-Saint Gratien n'ont pas connu la même issue...
Luc Dayan : A Lille, j'ai été actionnaire pendant cinq ans, de 1999 à 2004. Je suis intervenu un an avant la privatisation avec la vente à Francis Graille.
Pour l'Entente, c'était ma première année et ça a commencé par un procès avec la Ligue. J'ai en projet de faire un autre club en région parisienne. La Ligue a décidé de laisser Valence s'inscrire avec un passif. A la fin de la saison, Valence termine à la seconde place et nous à la quatrième. Si Valence n'avait pas pris le départ, nous aurions fini troisièmes et nous serions monté en Ligue 2. Nous aurions pu jouer au Stade de France... Pour ce que j'ai lu ce matin dans la presse, l'AG de l'Entente a lieu tous les ans le 26 juin. Il faut savoir qu'en National, un actionnaire doit payer. Et on remettra au bout. L'Entente a terminé à la 13e place cette saison, et il n'y aura pas de relégation administrative. Et je pense même qu'il y aura un partenariat avec le FC Nantes parce que les deux clubs sont très complémentaires. En National, nous n'avons pas de centre de formation, et il y en a un magnifique ici. De la même manière, nous pouvons nous faire prêter des joueurs.
"On observe puis
on prendra les décisions"
Pour revenir au FC Nantes, qu'entendez-vous faire vis-à-vis du personnel du Club ?
Luc Dayan : Mercredi, nous aurons une réunion avec le personnel, en présence de Xavier Gravelaine et de Benoît Rousseau. Nous nous présenterons et nous parlerons de ce que nous allons faire. Je suis sensible et responsable. Ensuite, les gens responsables de leurs secteurs feront leurs choix.
De son côté, monsieur Dassault a évoqué le départ de Jean-Luc Gripond. Que pensez-vous faire ?
Luc Dayan : La volonté de monsieur Dassault sera respectée. Il ne sera plus là. Maintenant, on est dans le contractuel. Il y a le respect des personnes et le droit du travail.
On a aussi parlé d'une possible arrivée de Marcel Desailly...
Luc Dayan : C'est quelqu'un que j'ai connu au Qatar mais nous n'avons pas parlé. Il y a beaucoup de gens qui aiment Nantes, mais il n'y en a pas beaucoup pour mettre de l'argent dans le FC Nantes.
Raynald Denoueix ?
Luc Dayan : Je l'ai rencontré il y a deux mois. Mais ça n'est pas l'ordre dans lequel ça se passera. Nous allons regarder à l'intérieur, puis on prendra les décisions. Si vous voulez, je vais vous dire comment Claude Puel est arrivé à Lille. Avec Pierre Dréossi, on se sépare de Vahid Halilhodzic. On préselectionne trois candidats et on prend une décision collective avec les actionnaires. Pour l'instant, Xavier Gravelaine n'est pas dans la structure. Pour l'instant, on observe.
"Je veux que le Club
donne du plaisir aux gens"
Pourquoi le choix de Xavier Gravelaine ?
Luc Dayan : Je ne le connaissais pas. Il fallait un profil : quelqu'un qui connaisse le club, jeune, courageux et capable d'éviter les pièges. Pour l'instant, il n'a pas de rôle dans le Club. Il travaille auprès de moi. Les décisions iront vite parce qu'on ne peut pas attendre. Nous sommes devant une réalité : le Club descend en Ligue 2, il y a l'incertitude des droits TV et l'actionnaire veut se désengager. Pour l'instant, on va travailler. Et restructuration ne veut pas focément dire sévère et dure.
Si un actionnaire se présente et vous propose 10 millions d'euros, vendrez-vous ?
Luc Dayan : Ce n'est pas moi qui le dirais. Le prix des actions dépend de plein de choses et il n'est pas possible de le dire aujourd'hui.
Rencontrerez-vous les supporters ?
Luc Dayan : Bien sûr. C'est pour moi indispensable.
Avez-vous un objectif sportif ?
Luc Dayan : C'est toujours facile de donner des objectifs. Moi, je veux que le Club donne du plaisir aux gens qui viennent le voir. Et s'il le fait, c'est qu'il gagne. Ca ne sert à rien de donner des objectifs. On sait qu'à Nantes, on a toutes les structures pour faire un grand club de France. Mais je ne sais pas combien de temps ça prendra.
Lun 11 Juin - 19:13
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