NANTES / FREDERIC DA ROCHA :samedi 30 juin 2007 - 11 h 28 - Loïc FOLLIOT« J’ai deux ans pour faire remonter Nantes »
Joueur emblématique par excellence, Frédéric Da Rocha s’était fait à l’idée de quitter le FC Nantes. En fin de contrat, il n’entrait pas dans les plans des hommes de Roussillon. Avant le changement de direction. Frédéric Da Rocha, vous avez prolongé de deux saisons au FC Nantes. Est-ce le choix du cœur ou une question d’argent ?Première option. Non, ça n’est pas une question d’argent. J’aurais pu avoir plus ailleurs.
Avez-vous fait de gros sacrifices pour rester ?Comme je vous l’ai dit, j’aurais sans doute gagné davantage ailleurs mais, vous savez, le gros sacrifice, ça n’est pas cette année que je l’ai fait, c’est l’année dernière.
Aviez-vous d’autres propositions plus intéressantes ?Oui, mais il fallait attendre. Et je n’aime pas commencer la saison tardivement et débarquer dans un club où la préparation a déjà commencé.
Le PSG, c’était une rumeur fondée ?Tout ce que je peux dire, c’est que Paul Le Guen est quelqu’un de très bien et qui a une très bonne logique… Donc, oui, il y a eu des discussions mais ça n’a pas été très loin.
Avez-vous conscience d’être le dernier cadre du FC Nantes ?Ce que je sais, c’est que je viens de revoir certaines personnes et qu’elles m’ont montré qu’elles étaient très contentes de me revoir et de savoir que je restais pour deux saisons.
Parmi les revendications des supporters figurait votre prolongation de contrat. Que vous inspire ce soutien ?Ça m’a touché, évidemment. J’espère juste que je ne vais pas les décevoir. Je sais que je vais tout donner, comme tous les ans. Après ça se passe bien ou pas.
Quels éléments vous ont incité à prolonger ? Réclamiez-vous des garanties ?Le problème n’était pas d’être rassuré. On ne voulait tout simplement pas de moi. J’aurais simplement souhaité que l’on me dise les choses en face. A l’époque, j’avais dit que je n’étais pas un stagiaire. L’ancienne direction a préféré passer par mon agent pour faire passer le message. Maintenant, le foot, c’est comme ça. On ne m’a pas dit les choses franchement. Venant de leur part, je n’étais pas étonné. Ils ont mon numéro de téléphone et j’attends toujours leur coup de fil. La direction a changé et eux ont montré qu’ils comptaient sur moi. La différence, elle est là. Ça fait 17 ans que je suis ici alors forcément, la question de partir ou pas m’a fait hésiter, longtemps. Mais j’ai pris ma décision dimanche soir. A la veille de la reprise de l’entraînement, donc.
Vous sembliez pourtant vous être fait une raison et vous vous apprêtiez à tourner la page…Oui, j’étais parti. Mais à partir du moment où il y a eu du changement, là, c’était différent. Xavier Gravelaine m’a appelé rapidement. Là, je savais que je pouvais peut-être changer d’avis. Dans ces cas-là, tu pèses le pour et le contre. A la fin du dernier championnat, si les dirigeants de l’époque m’avaient dit : « On cherche à remonter et tu fais partie de notre projet », j’aurais signé immédiatement.
Quand avez-vous pris conscience d’un possible revirement de situation ?Pendant les vacances, je n’ai même pas lu la presse. Un jour, j’allais chercher mon fils à l’école. Il suivait une leçon de sécurité routière et l’agent m’a dit : « Vous avez vu, il y a du changement au FC Nantes (ndlr : démission de Rudi Roussillon) ! » C’est lui qui m’a appris la nouvelle.
« Sans Savinaud, ça va me faire tout drôle »Le fait d’avoir pour agent Henri Zambelli, comme Xavier Gravelaine, a-t-il eu une influence ?Non, ça n’a strictement rien changé. Et puis, l’important, aujourd’hui, c’est que ça change au plus vite et que l’on reparte sur des bases saines. D’ailleurs, je n’ai pas signé immédiatement après avoir rencontré Xavier Gravelaine…
Est-ce que le brassard de capitaine vous a été proposé pour cette saison à Nantes ?Non, on ne m’a rien proposé. Je suis là pour jouer avant tout. Ensuite, on verra les choix qui seront effectués et comment la saison se déroulera. Je suis donc avant tout content de rester. Maintenant, je tiens tout de même à saluer et remercier les dirigeants du Stade de Reims, qui m’ont montré beaucoup de considération et qui avaient envie que je les rejoigne. Je leur souhaite d’effectuer une bonne saison.
Avez-vous envie de jouer à un poste plutôt qu’un autre ?N’allons pas trop vite. Il y a un groupe de joueurs et nous verrons bien comment on évoluera ensemble. Tout ce que je souhaite, c’est qu’on mette en place quelque chose de solide pour réaliser une très bonne saison.
Avez-vous été appelé par des coéquipiers pendant que vous hésitiez encore sur votre future destination ?Oui j’en ai vu certains, on a d’ailleurs joué ensemble un peu. Mais on a surtout plaisanté, sans vraiment parler du futur. Tout ce que je sais, c’est qu’il y en a un que je vais retrouver dans le camp d’en face en amical dans 15 jours…
Et donc cette reprise sans Savinaud… Vous sentez-vous un peu orphelin ?C’est la vie. Il y a des nouveaux. Maintenant, c’est vrai que Nico et moi sommes arrivés ici en même temps, donc forcément ça va me faire tout drôle. D’ailleurs, lui m’a dit que ça lui avait fait tout bizarre de ne pas m’avoir en face de lui, puisqu’on était face à face dans le vestiaire. Je me suis fait la même réflexion tout à l’heure, du genre : « Tiens, il y a quelqu’un d’autre à sa place ».
Qui est-ce ?C’est Olivier Thomas.
La mauvaise ambiance au sein du vestiaire nantais aurait été une cause de la précipitation du club en Ligue 2. En avez-vous tiré les conséquences ?Il faut arrêter avec ça. On n’est pas obligé d’être amis pour être performant. Même quand on a été champions, il y avait des clans. Ce n’est pas important, à partir du moment où il y a du respect sur le terrain. On doit tous faire le maximum pour le club, pour le maillot qu’on porte.
« On sera l’équipe à battre »
Comment avez-vous trouvé l’ambiance à la reprise lundi matin ?Très bien. Mais une ambiance peut être bonne, comme la saison dernière entre nous, et c’est pas ça qui nous a fait nous maintenir. Donc oui, il faut une bonne ambiance pour qu’on mette quelque chose de solide en place, avec du travail, pour qu’on termine dans les trois premiers à la fin de la saison.
Certains éléments sont amenés à vous quitter…Tout ce que je sais, c’est qu’il n’y aura pas de « lofteurs » cette année et c’est tant mieux, car ça n’était pas réjouissant la saison dernière de voir les coéquipiers écartés du groupe.
L’objectif, c’est la remontée en Ligue 1 ?Ah ça, oui ! Je l’espère de tout cœur. C’est mon principal objectif : que le club remonte ! Maintenant, ça ne se fera pas tout seul. Il y aura un groupe pour ça. Personnellement, si ça ne se fait pas cette année, il faudra que ça se fasse à la fin de mes deux ans de contrat. Je suis en partie responsable de cette descente. Alors, je me dis que j’ai deux ans pour faire remonter le FC Nantes.
La Ligue 2, c’est un championnat que vous connaissez ?Je regardais un peu comme ça. J’avais des copains en Ligue 2, comme Pascal (ndlr : Delhommeau) ou Sébastien Le Paih, quand il était au SCO d’Angers ou à Lorient. Il ne faut pas croire que c’est juste athlétique. On y trouve des équipes qui jouent au ballon. La saison dernière, Caen, Le Havre, Guingamp ou même Montpellier jouaient au ballon. Ce qui est vrai, c’est que lorsque l’on joue à l’extérieur, il faut répondre au défi physique. Ce sera une découverte pour le FC Nantes.
On peut supposer que vous serez particulièrement attendus…C’est sûr, on sera l’équipe à battre. Par définition, on sera aussi l’équipe à redouter, donc il faudra assumer. A nous de montrer qu’on peut remonter. Il faudra essayer de rester invincible à domicile, contrairement à ce qui s’est passé la saison dernière. Caen, Metz et Strasbourg n’ont pas perdu beaucoup de rencontres sur leur terrain. Il faudra s’en inspirer.